400 Blows, the

Testé le 16 janvier 2019

Fiche technique

Titre : The 400 Blows (US) / Les 400 coups (FR) / 大人は判ってくれない (JP)

Année de sortie : 1967

Origine : FR

Réalisateur : François Truffaut

Version LD testée : Version JP - SF098-5064

Durée : 119 min

Format : Letterbox

Meilleur mode (lumagen) : Film



Les 400 coups est une œuvre autobiographique qui raconte la vie difficile d'Antoine/François Truffaut dans sa jeunesse. Tout à déjà été dit je pense sur ce monument du cinéma français. S'il n'y en avait qu’un à garder ce serait surement celui-ci tant il excelle dans tous les domaines. Photo, jeu des acteurs, musique, scénario, témoignent d'une grande maitrise technique et sensible de l'art cinématographique.

Peu de films ont si bien montré en image ce que les sociologues se sont évertués à faire dans leurs analyses des "carrières déviantes". On ne naît pas délinquant, mais on le devient, un peu à cause du milieu dans lequel on évolue, mais surtout en fait en raison de ce qu'Ervin Goffman appelle "l'étiquetage". Le pauvre Antoine n'est pas forcément plus méchant que ses camarades, mais il entre malheureusement dans un rôle déviant que son entourage lui donne. Au début c'est une simple image érotique interceptée par son professeur. Antoine devra aller "au coin" jusqu'à la fin du cours. Les actes et les punitions prennent peu à peu des dimensions importantes. La fugue, le mensonge, et finalement un vol, qui l'enverra en maison de redressement.

Il y a une réflexion très subtile tout au long du film sur les relations entre "acte de délinquance" et "punition". On s’aperçoit peu à peu que naturellement l'un génère l'autre, mais aussi l'inverse. Ainsi, les réactions démesurées des adultes face à de petites infractions, vont conduire Antoine à fuir. Sa fugue entrainera un besoin d'argent pour survivre. Ce qui le conduira à voler. Bien sûr, comme tous les gamins de son âge, Antoine a naturellement des tendances aux bêtises, peut être même un peu plus que les autres, mais les réactions démesurées des adultes le conduisent à des extrêmes qu'il n'aurait pas atteint dans un autre contexte. Truffaut montre aussi que ce monde "punitif" n'est pas purement éducatif. On peut clairement voir que les enfants sont traités comme des gênes (Antoine dort dans le couloir de la maison), et que les adultes cherchent surtout à témoigner de leur autorité (l’enseignant ne supporte que le silence complet de ses élève). Deux problèmes qui ne sont pas encore vraiment résolus aujourd'hui.

Mais les 400 coups n'est pas seulement un film sociologique. C'est aussi une fresque sensible sur la vie d'un jeune garçon qui (deviendra cinéaste) dans une époque et un lieu unique : le Paris des années 60. Et on est fasciné par tout un tas de détails aussi intéressants qu'étranges aujourd'hui : une attraction parisienne complètement  folle, espèce d'essoreuse à salade géante dans laquelle s'aventure Antoine ; les cinémas aussi nombreux que les kiosques à journaux ; les petites voitures rondes qui "se posent" au feu rouge comme des abeilles dans leur ruche ; le lait frais livré dans les rues de la ville au petit matin. Les 400 coups est un film riche en détails et en émotions. Le tout est sublimé par une musique fantastique.


Le laserdisc n'est malheureusement pas à la hauteur du film. La définition est mauvaise, les niveaux de gris mal maitrisés. On se retrouve trop souvent devant des scènes complétement noires, ou surexposées, des effets d'arc en ciel très malvenus sur un film en noir et blanc, des effets d'escalier sur les lignes en diagonale. On pardonnera tous ces problème quand on sait que le LD fut édité dans les années 80, en letterbox, chose extrêmement rare à l'époque. On pouvait grâce à ces éditions japonaises, voir pour la première fois des grands classiques français, en 16/9, et sans sous-titre sur l'image. Car, pour ça, rien à dire, c'est du bon travail. Le texte japonais à été habillement placé sous l'image, et l'image déplacée vers le haut. On peut ainsi centrer le film aujourd'hui pour effacer complément les sous titres sur une télévision 16/9.


Notes

Film

5/5

Laserdisc

2.5/5



Petite vidéo de Jean Pierre Léaud pour le recrutement. Extraordinaire. Un acteur né !

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